EGMO 2017 : Les françaises à la conquête de la Suisse

L’équipe de France participant à  EGMO 2017 à  Zà¼rich est composée de :

  • Aline Cahuzac, élève en TS au lycée Louis-le-Grand à  Paris
  • Héloise Gachet, élève en TS au lycée Carnot à  Dijon
  • Linda Gutsche, élève en TS au lycée aux Lazaristes à  Lyon
  • Cindy Hua, élève en TS au lycée Louis-le-Grand à  Paris

La cheffe de délégation est Ippolyti Dellatolas et la chef adjointe Noémie Cartier. Elles on toutes les deux participé à  EGMO en 2013, et sont étudiantes respectivement à  l’Ecole des mines et à  l’ENS.

Jour 1 : arrivée et premières péripéties

Nous rassemblons une partie de l’équipe entre la Gare de Lyon et Dijon, et ainsi sommes rejointes par notre guide Isabelle à  la gare de Zurich. En pleine période de vacances de Pà¢ques, les chocolatiers rivalisent de vitrines exubérantes et de vendeurs ambulants, dès la descente du train. Nous découvrons un premier aperçu de la “Venise suisse” sous un soleil radieux, le métro de la ville, circulant à  ciel ouvert dans ses jolies rues aérées, étant pour cela plus accueillant que son homologue parisien. A l’auberge de jeunesse, l’équipe chargée de la réception nous envoie vers nos chambres déjà  chargées d’un sac de cadeaux, que nous nous empressons d’ouvrir dès que nos valises sont posées : plusieurs guides et plans touristiques, le programme avec un petit guide de Zà¼ridà¼utsch, un couteau suisse (authentique) et un curieux objet indéterminé, un T-shirt, une gourde et un parapluie estampillés aux couleurs de la compétition, peut-être en prévision de la chasse au trésor… La réception nous confirme que nous aurons le droit de garder les serviettes de bain XXL brodées au logo EGMO qui suscitent notre émerveillement le moment o๠nous les apercevons sur nos lits.

En attendant le reste de l’équipe, Linda et Noémie, qui devaient arriver à  17h30, nous sortons profiter de nos cartes d’abonnement illimité aux transports urbains et des heures d’ensoleillement qui restent pour nous promener dans les ruelles de la ville, admirer le canal, les monuments et les vitrines. Nous nous attendions à  retrouver Linda et Noémie à  notre retour à  l’auberge, mais ne les voyant pas arriver, nous dînons de notre cà´té. Nous nous postons ensuite une demi-heure dans le hall, à  l’étonnement des autres, mais en vain : personne en vue. Enfin, au retour d’une partie de ping-pong et en cherchant notre guide pour le briefing, nous recevons un message : “pouvez-vous nous ouvrir la porte du cinquième étage ?”. Naturellement, nous montons à  leur rescousse, mais finalement, après avoir monté les cinq étages à  pied avec leurs valises pour se retrouver devant une porte close, elles sont redescendues pour emprunter l’ascenseur (qui est caché derrière la cage d’escalier qui elle même se trouve au milieu du rez de chaussée qui ne comprend qu’une seule pièce). Après tant de péripéties, l’équipe est au complet, dans le lobby, à  21h20… juste à  temps pour le briefing avec Isabelle, qui nous annonce les modalités de la chasse au trésor du lendemain.

Pendant que les parisiennes et dijonnaise profitaient de la douceur de vivre au bord du lac…

Des semaines avant le début des EGMO, le voyage a commencé à  être planifié, et Animath a commandé des billets de train pour tout le monde à  la SNCF. Ce qu’on avait pas prévu, c’est que nous n’avions pas reçu les bons billets… Au lieu de partir à  9h00 du ski et à  12h de Grenoble, nos trains partaient deux heures et demi plus tard. A part cela, il n’y a pas eu de problème, et nous nous sommes retrouvées à  la gare de Chambéry comme prévu. Puis, après vingt minutes de voyage, le train s’arrête: ‘’suite à  un feu de broussaille, le train est arrêté en gare pour une durée indéterminée”. Heureusement, cela ne nous empêche pas de repartir dix minutes plus tard.

Nous arrivons à  Genève, o๠le prochain obstacle nous attend: alors que le train est annoncé voie 4, à  l’heure du départ prévu (c’est à  dire 17h15), une voix sort des hauts-parleurs pour annoncer que le train en direction de Zà¼rich, contrairement à  ce qui a été annoncé précédemment, partira voie 6 et non voie 4, ce qui est heureusement sur le même quai mais en face. Nous nous retournons donc avec la foule pour nous diriger vers le train d’à  cà´té, et voyons affiché “Lauzanne” dessus. Faisant plus confiance à  l’affichage sur le train que la voix, nous ne montons donc pas à  bord. Finalement, nous partons de Genève avec quinze minutes de retard, mais contrairement à  la SNCF, la Suisse est connue pour être à  l’heure, et notre train rattrape donc son retard.

A un moment, nous recevons un message d’Ippolyti qui nous dit que nous sommes attendues à  17h30, mais il était déjà  19h00! Nous appelons donc le numéro de contact des EGMO qui réenvoie quelqu’un nous accueillir à  la gare.

Une fois à  l’auberge de jeunesse nous apprenons que le dîner est déjà  fini, mais un repas est préparé pour nous. Etonnées de ne pas trouver le reste de l’équipe nous mangeons avec les belges dont nous connaissons une des participantes qui est venue aux stages d’Animath. Cela fait nous cherchons un ascenseur, mais n’en trouvant pas nous montons à  pied au cinquième étage à  pied pour apprendre quinze minutes plus tard de la réception que les portes des étages ne s’ouvrent pas de l’extérieur suite à  une erreur dans la programmation des clés…

Mais tout se finit bien, et nous finissons la journée avec le reste de l’équipe à  s’émerveiller devant les serviettes de bain brodées, après avoir réclamé nos sacs de cadeaux que l’accueil avait oublié de nous donner.

Jour 2 : trésors et ouverture

Malgré la soirée prolongée de la veille, nous descendons pour le petit-déjeuner à  l’heure prévue, 8h45, sauf Aline qui parvient à  avoir un quart d’heure de retard. En effet, faire passer 168 participantes et leurs leaders au buffet du petit-déjeuner entre 7h30 et 9h30 se fait de façon moins fluide que prévu, d’autant plus que le large choix offert n’accélère pas le service. Mais finalement, les équipes de la chasse au trésor sont rassemblées vers 9h55, pour un début programmé à  10h. Au dernier moment, Héloà¯se ne se sentant pas très bien reste à  l’auberge, et rejoindra l’équipe 8 après la pause déjeuner. Les équipes sont composées de six filles de trois délégations différentes, ainsi nous nous retrouvons avec les belges et les albanaises, l’équipe 8 guidée par Isabelle et la 9 par Florence. Le jeu, qui se divise en différentes activités le long du parcours, est pensé pour nous faire visiter le plus possible du centre ville, et des splendides campus universitaires de l’ETH et d’Irchel, en cinq heures. La météo n’ose pas s’opposer à  l’irréprochable organisation de la compétition, et nous découvrons ainsi de magnifiques panoramas, sur Zurich et son lac baignés de soleil, du haut d’une des tours de la Grossmà¼nster, et depuis la terrasse à  flanc de colline de l’ETH.

Nous questionnons aussi quelques passants pour le plaisir d’entendre parler Zà¼ridà¼utch, nous repartons du Gemà¼sebrà¼cke avec un épluche-légume et une carotte pour en faire la démonstration (loin des clichés sur les occupations féminines, il s’agit de présenter la tradition ouillère suisse)…

De retour sur le parvis de l’ETH, il nous reste quelque temps pour trouver le mot de passe et accéder à  l’amphi de la cérémonie : par chance, l’absence de vent ne disperse pas les petits carrés autocollants contenus dans les enveloppes que nous ont remis les organisateurs à  chaque étape, et nous arrivons sans trop de peine à  reconstituer, sans nous y attendre le moins du monde, “European Girls’ Mathematical Olympiad”. Fortes de ce sésame, nous nous installons pour la cérémonie d’ouverture. Celle-ci, outre le mérite de sa brièveté, nous permet d’apprécier encore une fois l’hospitalité suisse : après une ouverture au son du cors des Alpes, nous sommes gratifiées d’un concert de chant et d’un instrument inconnu mais mélodieux ; entre les intermèdes musicaux les personnalités organisatrices prononcent de chaleureux discours de bienvenue. Le défilé des équipes nous offre la chance d’admirer les costumes, les drapeaux (la France ne pavoise pas des plus ostensiblement, nous remarquons) et d’applaudir chacune, puis nous sommes invités à  passer au buffet “o๠nous pourrons goà»ter diverses produits de tradition suisse”. L’”apéro riche”, qui nous avait intrigué à  la lecture du programme, tient ses promesses tant en qualité qu’en quantité, et nous repartons vers 18h, incapables d’affronter les desserts, mais certaines de passer la nuit longue et réparatrice que requiert la journée de demain.

Jour 3 : première épreuve

La longue nuit n’a pas pour autant suffit à  nous rendre matinales, pour un rendez-vous au petit-déjeuner à  6h45, et manifestement nous ne somme pas les seules à  arriver enfin en bas à  7h. Puisque nous devons faire la queue, nous en profitons pour nous inscrire aux groupes d’”activités sportives” de l’après-midi, Linda et Aline optant pour une heure à  la piscine tandis qu’Héloà¯se et Cindy se lancent dans une découverte de “jeux d’école traditionnels suisses”. Grà¢ce au secours d’Isabelle, nous nous attablons enfin devant un rapide petit-déjeuner, avant de nous retrouver toutes dehors pour attendre le bus. Celui-ci nous dépose à  l’Université Irchel, o๠nous rejoignons la salle d’examen en traversant le splendide parc sous le soleil qui annonce un jour radieux.

Les organisateurs ont savamment répartit les candidates par numéro puis par ordre alphabétique des pays, nous composons ainsi entre la Finlande et la Géorgie. Par bonheur, les tables sont larges, ce qui s’avère nécessaire pour étaler à  loisir les cartons d’appel, notre matériel de coloriage, et la pile de nourriture personnelle de chacun, sans oublier de quoi s’hydrater lorsque le soleil se met à  frapper par le plafond vitré. Au bout de quatre heures et demi d’épreuve, nous sortons épuisées mais contentes : nous sommes quasiment certaines d’avoir toutes réussi le premier problème (déployant nos talents artistiques en chasse aux angles), et certaines pensent avoir avancé sur le deuxième. Le troisième nous a un peu moins inspirées, pourtant il s’agissait d’un bel exercice de combinatoire. Nous laissons à  Noémie et Ippolyti le soin de se pencher d’un oeil expert sur tout cela.

Après le déjeuner tardif à  l’Université, nous rentrons à  l’auberge poser nos affaires. Pendant l’heure et demi qui nous reste avant nos activités sportives, Héloà¯se, Cindy et Aline tentent de faire un brin de shopping, en commençant par se familiariser avec les prix pratiqués par les chocolatiers, glaciers, et artisans variés de Zà¼rich. Du moins la promenade est-elle toujours fort agréable, même si l’on se risquerait presque à  dire qu’il fait chaud.

Vers 18h, nous partons vers la piscine et les terrains de sport. Nous rentrons ravies de cette heure de détente : la piscine à  34°C étant propice à  une séance de barbotage, et de leur cà´té les jeux suisses, plus sportifs, remportent eux aussi un franc succès. Le dîner se compose ce soir de pà¢tes en sauces variées, après quoi nous nous retrouvons avec Isabelle pour préparer la journée de demain, puis avec Noémie, pour discuter de celle d’aujourd’hui. Ceci prolonge davantage la soirée que celle d’hier, mais nous montons néanmoins nous coucher, nous l’espérons, raisonnablement tà´t, décidées à  être en forme pour le deuxième round.

Jour 4 : fin des épreuves

Pour ce deuxième jour d’épreuves, tout le monde parvient à  arriver à  l’heure au rendez-vous, les organisateurs ayant résolu en conseil de crise, hier soir, de réformer la queue monstrueuse du petit-déjeuner en chargeant les guides des commandes de leurs groupes. Ceci permet aux équipes de dormir un peu plus longtemps, et de s’attabler sereinement en descendant, grà¢ce au dévouement de nos guides qui doivent, eux, se lever encore plus tà´t.
Nous retrouvons Irchel encore plus ensoleillé qu’hier, puis nos places de la veille, avec nos blocs-notes préférés. Aujourd’hui, les organisateurs ont prévu quelques casquettes dont pourront bénéficier les candidates sur lesquelles le soleil vient à  frapper, du moins jusqu’à  ce qu’une autre victime en ait besoin. Néanmoins, rien n’est prévu pour les mains moites, ni pour prévenir la fonte du chocolat. Les problèmes sont à  nouveau de la combinatoire, de l’arithmétique et de la géométrie : le retour des équations fonctionnelles et des inégalités que nous redoutions nous est donc épargné, et nous sortons éreintées, plutà´t satisfaites, mais surtout ravies d’avoir terminé la partie “sérieuse” du séjour – nous pensons bien sà»r très fort à  Noémie et Ippolyti qui vont maintenant étudier nos pages de texte et de brouillon, pour défendre lors de la coordination, demain, la moindre trace d’idée.
La cafétéria de l’université sert ce midi du goulash aux spà¤tzle, et après le déjeuner, Linda et Cindy restent avec nos leaders pour assister et participer au déchiffrement de nos nombreuses copies, tandis qu’Héloà¯se et Aline partent avec Isabelle et les belges à  l’assaut du Uetliberg. La météo prévoyait une petite vingtaine de degrés, mais le temps radieux fait rapidement monter ceci à  25°C ; et nos tenues ne sont pas tout à  fait adaptées à  cette atmosphère estivale. Ceci ne nous empêche pas d’apprécier cette petite randonnée dans la forêt de pins, à  travers laquelle nous découvrons une vue de plus en plus spectaculaire sur toute la vallée de Zurich, son lac et les montagnes qui l’entourent.

Jour 5 : après l’effort, le réconfort

La journée commence plus tard aujourd’hui, ce qui est bienvenu après les émotions de la veille. Nous retrouvons l’équipe belge au petit-déjeuner, qu’Isabelle est allée nous chercher sur notre commande (certaines équipes abusent de la gentillesse des guides en se faisant servir le petit-déjeuner au lit), puis nous avons le temps de préparer nos sacs avant le rendez-vous pour l’excursion, un peu avant 10h. Le port duquel part le bateau est en fait très proche de l’auberge : il s’agit d’une sorte de bateau-mouche qui sert à  la fois de bus, de restaurant et de car de tourisme, d’o๠nous découvrons les rives du lac sous un nouvel angle. En s’éloignant du centre de Zurich, nous nous rapprochons des montagnes et nous longeons de splendides maisons aux jardins de rêve.

Il souffle une brise fraîche, mais le soleil commence à  chauffer comme les jours précédents et nous profitons de la promenade, quand soudain Cindy reçoit un appel d’Ippolyti : un petit détail dans l’exercice 4 remet en doute plusieurs de nos preuves, ce qui nous plonge dans une certaine angoisse (surtout Cindy et Héloà¯se, dont les points sont en danger), et nous commençons à  rafraîchir le scoreboard en live frénétiquement. Nous avons le temps de nous ressaisir quelque peu sur le chemin du zoo, que nous attendons toutes avec impatience depuis que nous connaissons le programme ; nous sommes de surcroît rassurées d’apprendre que nous avons déjà  toutes une mention honorable, de même que deux belges.

Déterminées à  profiter au maximum du zoo, et à  oublier autant que possible les négociations capitales qui se déroulent quelque part à  l’université pendant ce temps, nous pique-niquons avec Isabelle et l’équipe belge à  cà´té des lamas et des zèbres, avant de se séparer afin de progresser avec plus d’autonomie. Si nous comptions nous changer les idées, cette excursion est idéale, et le temps s’y prête admirablement bien que quelques degrés de moins auraient été supportables. Nous déambulons à  coeur joie entre les singes, les oiseaux et autres tamanoirs ou crocodiles, astucieusement mis en valeur dans des recréations d’environnements variés ; nous nous extasions sur les parures colorées des volatiles, nous nous offrons quelques fous rires aux dépens du patriarche des gorilles et nous tentons de deviner l’à¢ge d’une tortue géante des Galapagos, de la taille d’un petit rhinocéros. Après avoir photographié de tous cà´tés l’éléphanteau, nous découvrons l’immense serre tropicale, clou de l’exposition.

Jour 6 : Clà´ture

La journée sera paraît-il froide et pluvieuse en haut du Mont Rigi, aussi préparons-nous soigneusement toutes les affaires chaudes qui jusqu’ici sont restées sagement dans nos valises, avant de descendre moyennement réveillées pour le petit-déjeuner avec nos Belges préférées. Puis nous allons nous installer avec les autres délégations dans les trois cars qui nous emmènent le long du lac, jusqu’à  la gare d’o๠nous devons prendre le train vers notre destination. Nous retrouvons pendant ce temps Ippolyti, qui nous apprend les détails des négociations et des délibérations de la veille, qui ont été aussi intenses en émotions de leur cà´té que du nà´tre.

Un petit train de montagne nous achemine, serpentant tranquillement à  travers des prairies de perce-neiges, de plus en plus haut et de plus en plus profondément au coeur du brouillard, jusqu’à  la gare Rigi Kulm. Le paysage est le fond rêvé pour quelques portraits d’équipes, on croirait un atelier de photographe avec une luminosité parfaite et un blanc immaculé. La petite promenade le long du sentier panoramique est riche en surprises, qui sait jamais ce qui va surgir du nuage à  cinq mètres de nous, un arbre, une plaque de neige ou une statue fantomatique faisant la publicité d’une fromagerie alpine ? Nous pouvons profiter d’une vue imprenable sur les lacs en contrebas dès que nous avons désembué les panneaux d’orientation qui marquent les belvédères jalonnant le parcours. Nous fiant au choeur dynamique et entraînant des Belges, nous retrouvons le groupe à  ce que semble être le sommet, puisque le chemin arrête de monter, et qu’il s’y trouve un monument commémorant le jumelage du Mont Rigi avec le mont Emei en Chine.

Faute de paysages très variés, nous admirons l’entrain et l’énergie de l’équipe belge, qui enchaîne les pas de danse et les chants scouts à  un rythme haletant, avant de redescendre vers la gare et le chapiteau très confortablement chauffé (seules les Ukrainiennes semblent à  leur aise en manches courtes), qui sert de salle polyvalente et, pour nous, de salle de buffet pour le tant attendu “repas traditionnel suisse”. Le plat principal est le à¤lplermagronen, un gratin de pà¢tes, pommes de terre, et gruyère, accompagné de compote de pommes et d’oignons frits, sans oublier l’immanquable fondue conviviale ; pendant que nous nous régalons, le brouillard se dissipe doucement, laissant peu à  peu deviner la vue magnifique que nous dominons depuis la crête o๠nous sommes.

Nous redescendons par un pittoresque train à  crémaillère, d’o๠nous découvrons enfin dans tout sa splendeur, bien qu’encore nébuleuse, la vue sur le lac et son île que nous aurions du contempler du sommet. Ippolyti rentrant de son cà´té, et nous employons notre trajet du retour à  remplir les questionnaires de satisfaction, un pour les participantes et un pour les deputy leaders. Après nous être douchées et habillées dans le temps imparti avant la cérémonie de clà´ture, nous prenons le bus jusqu’à  Irchel. Cindy engage la conversation avec les Américaines en proposant un jeu, et nous arrivons après deux parties.

La cérémonie est un moment formidable, de vifs discours de remerciements et félicitations alternent avec quelques hilarants intermèdes de magie, puis vient l’appel des candidates récompensées. Après les mentions honorables, Héloà¯se, Linda et Cindy se lèvent pour recevoir leur médaille de bronze, puis quelques minutes plus tard Aline pour la médaille d’or. Les Ukrainiennes, assorties dans leurs robes traditionnelles, remportent le prix de la meilleure équipe européenne, juste après les Etats-Unis. Enfin, la Suisse ayant remis à  l’Italie le drapeau de la compétition, l’équipe organisatrice de la future édition EGMO 2018 souhaite d’ores et déjà  la bienvenue à  toutes celles qui y participeront, dans la superbe ville de Florence.

Ensuite vient le dîner, que nous attendions bien sà»r avec impatience. Les organisateurs ont vu grand, tant pour le menu gastronomique que pour la décoration et le cadre. Nous restons un moment captivées par les magiciens, avant d’aller à  la salle de danse. Là  nous profitons jusqu’à  être mises dehors, ou ne plus tenir debout, de l’ambiance formidable, de la musique entraînante et des autres équipes ; nous passons au stand “photo-souvenir amusante” et échangeons quelques signatures sur les drapeaux avant de repartir, guidées comme toujours par Isabelle. La fin de soirée, ou début de matinée, est de loin le moment le plus difficile de la semaine, il faut encore faire nos valises, qui sont prêtes à  éclater sous le volume supplémentaire des nombreux cadeaux, mettre nos réveils de façon à  se lever à  temps pour le train…

Jour 7 : retour au pays

Malgré un réveil aussi difficile que prévu, nous descendons petit-déjeuner à  l’heure prévue, l’avantage de notre départ matinal étant d’éviter l’habituelle queue du buffet. Nous partons, drapeaux dépassant fièrement de nos sacs, avec Isabelle et l’équipe italienne. Linda est la première à  nous dire au revoir, notre train partant un peu plus tard nous allons convertir, pour alléger nos sacs, nos francs en chocolat.

Nous rentrons donc épuisées, mais nous ramenons de l’or, du bronze et de merveilleux souvenirs d’une semaine inoubliable. Nous tenons à  remercier du fond du coeur les organisateurs suisses pour leur gestion exemplaire et leurs idées originales, personnellement notre guide patiente et dévouée Isabelle, nos aimables leaders Ippolyti et Noémie qui ont accompli un travail formidable tout comme l’an dernier. Nous n’oublions pas ceux qui nous ont formées, Animath et les animatheurs et professeurs de l’OFM de même que ceux du club de Lyon ; nous sommes reconnaissantes à  ceux qui nous ont encouragées et soutenues. Enfin, nous souhaitons une excellente réussite et une formidable expérience à  la future délégation française aux EGMO de Florence !

Stage MathC2+ au laboratoire Jean Dieudonné – juin 2016

Date: 9 et 10 juin 2016

Lieu: département de mathématiques de l’université de Nice Sophia Antipolis

Académie: Nice (Pierre Mari).

Porteur de projet: Pierre Mari, Stéphane Descombres.

Mots clefs: jeux mathématiques, cryptographie, probabilités, symétrie, métiers des mathématiques

Ce sont 45 élèves, 25 filles et 20 garçons issus de six lycées niçois (lycée des Eucalyptus, Calmette, Apollinaire, Estienne d’Orves, Maulnier, Masséna), qui ont participé au stage MathC2+ de juin 2016 au département de mathématiques de la faculté de Valrose.

Répartis en 3 groupes d’une quinzaine d’élèves chacun, ils ont pu participer à  6 ateliers programmés sur deux journées.

Les ateliers et quelques photos

Le programme détaillé du stage

Romanian Masters de Mathématiques 2017

Mercredi 22 Février

“Rendez-vous à  Chà¢telet au Relay du quai du RER B vers Charles-de-Gaulle”… Sempiternelle phrase des derniers mail à  l’équipe avant le départ pour une compétition, bien mise à  mal par les travaux en cours dans cette gare. Malgré tout, deux élèves, Yakob et Gaà«l, y retrouvent sans difficulté les deux encadrants, Jean-Louis Tu et moi-même. C’est un RER B sans histoire qui nous emmène jusqu’à  l’aéroport, o๠nous retrouvons Martin, Arthur, Savinien et Joachim.

* Drapeau (à  peu près) formé, on est prêts pour la cérémonie d’ouverture ! *

Les contrà´les passés, Martin montre à  ses camarades un énorme pavé, qui contient les problèmes des listes courtes d’un demi-siècle d’Olympiades Internationales. Juste avant de partir, c’est malin… L’avion décolle avec un retard très tolérable, et nous sommes accueillis par une sympathique organisatrice à  l’aéroport. Notre car nous dépose dans un hà´tel quatre étoiles, mais seulement pour les encadrants. Les élèves sont emmenés dans une cité universitaire o๠nous prendrons les repas. Le premier dîner permet de constater que la survie est possible.

* Poulet-patates, cornichonoà¯des en accompagnement : apparemment un repas traditionnel aux RMM. En dessert, semoule au lait avec de la cannelle. *

Quant au logement, Jean-Louis et moi héritons d’une belle chambre, presque aussi grande que l’immense salle d’eau attenante. Les élèves sont logés dans des chambres de 4, donc deux d’entre eux partagent la leur avec une autre délégation.
Nous enchaînons sur une réunion avec les autres encadrants et les organisateurs, pour prendre connaissance du sujet proposé par le comité de sélection des problèmes autour d’un excellent verre de vin. Nos hà´tes comptent peut-être sur l’alcool pour nous faire oublier les informations sensibles à  ne pas communiquer aux élèves ?
Plus sérieusement, nous nous retrouvons face à  six problèmes, livrés avec solution, mais qu’il convient de chercher soi-même pour mieux en évaluer la difficulté. L’énoncé définitif sera validé le lendemain matin en réunion. Il faut donc opter pour un compromis, le temps de recherche et celui de sommeil étant également précieux. Nous éteignons donc la lumière aux alentours de minuit, dans la proverbiale (et pesante) chaleur des hà´tels roumains.

Jeudi 23 Février

Nous profitons du buffet consistant du petit-déjeuner pour pallier aux éventuelles difficultés de la cantine du restaurant universitaire, avant de partir pour le lycée Tudor Vianu o๠se déroule notre séance de travail et o๠auront lieu les épreuves.
Durant ladite séance, il nous faut d’abord valider la liste d’exercices, ou proposer d’en remplacer un en piochant dans la liste supplémentaire qui nous a été fournie, si jamais la difficulté générale de l’énoncé est inadaptée ou si on retrouve un problème déjà  traité durant la préparation olympique : les encadrants se doivent donc de jouer honnêtement le jeu. Ensuite, il faut valider l’ordre, sachant que les trois problèmes de chaque journée doivent être rangés par difficulté croissante, et que la deuxième fournée est censée être légèrement plus coriace.

Auparavant, il nous a fallu clarifier un point de règlement, concernant le classement des dix-neuf équipes… car elles n’ont pas toutes le même nombre d’élèves ! En effet, il nous a été dit tardivement que quatre places étaient offertes à  chacun des dix-sept pays (il y a deux équipes roumaines supplémentaires), et que pour tout élève supplémentaire, il faudrait payer 400€, mais on pouvait en inviter un nombre arbitraire sous cette condition. Ainsi, quelques équipes ont cru qu’on ne pouvait emmener que quatre élèves, de nombreuses autres dont nous-mêmes en avons pris six comme à  l’habitude sans nous poser de question, et quelques-unes ont voulu profiter de cet entraînement grandeur nature pour une olympiade internationale : il y a notamment douze Russes.
D’habitude, le score total d’une équipe est égal à  la somme des trois meilleurs résultats des six élèves, nous votons donc que les équipes surnuméraires devront avant l’épreuve choisir les six qui participeront au score national, ce qui pour la majorité des équipes dont la nà´tre n’engendre aucun changement. Bien évidemment, tous les élèves prennent part individuellement à  la compétition, et ont la possibilité d’obtenir des médailles, dont les barres seront déterminées par les scores de tout le monde. Les organisateurs, désolés pour le premier petit couac survenu jusqu’ici, nous assurent que l’an prochain, cela ne se reproduira pas.

La dernière opération de la matinée consiste à  fixer la formulation exacte des énoncés en anglais, avant que chacun ne les traduise dans sa langue. Nous laissons donc naturellement le chef de la délégation britannique mener les discussions (oui, il y a aussi une équipe américaine, et alors ?).

Le midi, nous retrouvons les élèves, qui ont passé une bonne nuit malgré le chauffage excessif des chambres, sans compter le petit désagrément subi par les deux partageant la chambre avec d’autres candidats, un de ces derniers ayant une ventilation nocturne personnelle quelque peu indiscrète. Ils ont visiblement apprécié la conférence de géométrie hyperbolique qui leur a été offerte, au point de ne pas faire la grise mine devant la ressemblance frappante des assiettes du jour avec celles de la veille – l’entrée est la même, les patates se sont elles transformées en purée…

Nous repartons vers 15h au lycée, pour terminer les traductions, concoctées avec moult soin pour nos chers petits. La mouture obtenue n’est pas toujours des plus concises ou élégantes. En effet, il s’agit de s’assurer que tout est compréhensible, quitte à  rajouter des remarques et précisions, tout en collant le plus possible au texte anglais qui a été approuvé par tout le monde, ce qui laisse peu de liberté à  la traduction. Si par exemple celui-ci précise “a>0”, nous devons écrire “a>0” et non pas “a est strictement positif”. Inversement, “a is positive” ne se traduit pas par “a>0” [on notera la subtile allusion à  un fait de langue remarquable : en anglais, strictement positif se dit positive, et positif se dit nonnegative – chacun a sa manière de faire les choses de travers].

La cérémonie d’ouverture commence à  18h dans l’amphithéà¢tre d’une université spécialisée en économie. Les officiels se succèdent, rivalisant de concision (pour le plus grand bonheur de l’assemblée) dans des discours dont la chaleur rendrait jaloux n’importe quel radiateur de la ville. Nous font donc honneur de leur présence et de leur accueil : la directrice du lycée Tudor Vianu, le directeur de l’université, et la maire du premier arrondissement. Puis, dans une ambiance musicale finement choisie (la sono éructe “We are the champions”, pour la troisième année consécutive d’après Jean-Louis), les équipes défilent, prenant la pose avec leurs étendards.

Pour fêter cela, les patates ont été remplacées par du riz à  la cantine. La semaine ne sera peut-être pas si monotone, tout compte fait. Nos élèves, eux, ont voulu s’assurer de faire des réserves substantielles avant l’épreuve, et sont d’abord partis découvrir la gastronomie locale avec leurs guides autour d’une pizza.

Pour les encadrants, il reste une dernière épreuve aujourd’hui : finaliser le barème du premier jour, à  partir d’une proposition fournie par le comité de sélection des problèmes (en fait par Ilya Bogdanov, qui a mené la plupart des discussions de la journée après avoir abattu un travail considérable cette dernière semaine). Nous y arrivons… presque, les ultimes détails sont reportés au lendemain matin, pendant que les élèves composeront. Comme diraient les boulangers (le pain de cantine n’est d’ailleurs pas fameux), il est temps de retourner aux fourneaux… Nous avons aéré la chambre, mais le froid extérieur n’est pas de taille à  lutter face à  la climatisation.

Et surtout, n’attendez pas l’énoncé tout de suite demain… plusieurs sélections nationales (y compris loin à  l’Ouest) l’utiliseront pour un test de première qualité, donc silence radio jusqu’en soirée.

Vendredi 24 février

En direct à  trois minutes du coup d’envoi du premier round… les élèves sont en forme (sauf Martin qui n’a pas bien dormi), et tous sont prêts à  en découdre !

* Arthur “Allez les Bleus” Léonard, confiant avant le combat *

* Notre Belge Savinien, pour les mathématiques francophones (et gourmandes). *

* Yakob Kahane, la géométrie pour la vie. *

* Vivre d’Animath et d’eau fraîche, by Gaà«l. *

* Joachim ou la joie des mathématiques. *

* Martin, résolu à  résoudre. *

Quant à  nous, nous rejoignons la salle des leaders, pour répondre aux éventuelles questions des élèves, transmises par écrit… la première nous arrive au bout de trois minutes : un de nos candidats hésite sur un terme du sujet. Nous devons alors proposer une réponse qui convienne à  tous les autres leaders, avant de l’écrire et de renvoyer la feuille – d’autant plus qu’il est bientà´t imité par d’autres participants, pour la même raison. Ce ballet continue durant la première demi-heure, temps imparti pour poser ces questions. Ainsi, il est capital de lire attentivement TOUT l’énoncé et de commencer à  chercher chaque exercice quelques minutes, pour être sà»r que chacun soit cohérent, et ne paraisse pas d’une difficulté fantaisiste (si on comprend “Trouver tous les entiers pairs compris entre 1 et 9” ou “Prouver que tous les zéros de la fonction zêta de Riemann sont d’abscisse 1/2”, il faut se poser des questions). En tout cas, personne ne semble avoir relevé la faute d’orthographe que nous avons malencontreusement laissée…

Pendant que les compétiteurs composent, nous partons visiter la faculté de mathématiques et d’informatique. En d’autres mots, nous sommes emmenés dans une salle de réunion aux fauteuils et assiettes bien garnies, pour une discussion avec le Doyen de l’université, o๠chaque chef de délégation présente la préparation olympique dans son pays : c’est fort instructif.

* Une “visite” très touristique. Notons qu’hier, nous avons marché près de quinze kilomètres à  force d’aller-retours, mais on n’a pas vu grand-chose. *

Les Britanniques ont désormais un stage commun avec les Hongrois, le Mexique arrive enfin à  générer un “effet boule de neige”, les anciens élèves revenant en nombre pour développer une préparation de plus en plus soutenue par le gouvernement, les Brésiliens ont vingt millions de participants à  un concours national de mathématiques [edit : c’est très surprenant pour un pays qui compte deux cent millions d’habitants, mais d’après le gouvernement brésilien, l’OBMEP rencontre réellement ce succès http://www.brasil.gov.br/ciencia-e-tecnologia/2014/04/obmep-2014-tem-18-2-milhoes-de-alunos-inscritos-de-5-533-cidades ]. Nous ne pouvons pas en dire autant, et tout cela fait un peu rêver. Nous fixons ensuite le barème du second jour, toujours sous la conduite de l’infatigable Bogdanov.

* “Bucarest, une ville qui allie à  merveille tradition et modernité ” comme dirait Lonely Routard. *

* La Place de la Victoire, o๠se sont déroulées les fameuses manifestetations ces dernières semaines. Une dizaine de personnes en journée, jusqu’à  200 le soir, mais aucun débordement. *

Nous retrouvons les élèves au déjeuner. Ils sont plutà´t déçus de leur matinée : personne n’a réellement avancé sur le 2 (de l’arithmétique des polynà´mes assez astucieuse) ni sur le 3 (de la combinatoire fortement capillotractée). Quant au problème 1, de la combinatoire bien plus abordable, seuls trois élèves, Joachim, Savinien et Arthur, pensent l’avoir entièrement résolu ou presque, les autres n’ayant traité que la première des deux questions.

Les élèves ont temps libre jusqu’au dîner. Nous recevons les photocopies de leurs travaux à  17h, qu’il faut lire soigneusement pour préparer la coordination avec les correcteurs le lendemain, en traquant tout élément qui pourrait apporter le moindre point. La pêche sera sans doute maigre sur les problèmes 2 et 3, nous nous attendons après lecture à  un petit point en tout, pour Joachim sur le 2. Pour le 1, après en avoir discuté jusqu’à  22 heures, nous espérons au total jusqu’à  28 points (sur 42 possibles). On verra…

* Retour des pommes de terres, le riz se retrouve en dessert : 3-3 entre les deux féculents. Les légumes-qui-piquent et le pain-qui-s’émiette-vite sont toujours en lice pour le Grand Chelem. *

En attendant, le jury et l’ensemble des leaders offrent avec plaisir ce petit calmant aux insomniaques :

Samedi 25 février

Le départ vient d’être donné pour un second marathon de 4h30 ! Tout le monde a pu dormir, Martin va mieux, l’équipe est prête à  tout donner, quoiqu’il advienne. Certains pronostiquent un retour en force de la géométrie, absente hier, d’autres implorent le ciel pour une surreprésentation de leur domaine de prédilection, arithmétique, algèbre ou combinatoire. Mais aujourd’hui, le ciel est gris, pour la première et sans doute dernière fois du séjour : autant rester bien au chaud pour faire des maths ! Et comme nous dit Savinien : “L’être humain n’a pas d’ailes, tant pis, il volera avec son coeur.”

Toutefois, tout le monde ne s’est pas levé du même pied : la première question qui nous arrive est d’un élève brésilien, mais le leader est absent… c’est finalement un mexicain qui la prend. La séance se termine à  9h30 + epsilon, c’est parti pour la coordination des copies ! Nous passons à  10h sur le problème 1, de loin le plus important pour nous. Après recomptage (une addition tout ce qu’il y a de plus périlleuse), c’est finalement 27 points que nous y demandions. Nous les obtenons tous en moins de dix minutes de discussion : 7 pour Arthur et Savinien, 6 pour Joachim, 4 pour Yakob, 2 pour Gaà«l et 1 pour Martin. Il nous fut facile de montrer aux correcteurs que Joachim était bien arrivé à  une formule permettant d’obtenir tous les points sauf un, et non pas sauf deux, à  en croire le barême. Expliquer que la dernière page d’Arthur, qu’ils n’avaient pas reçue, contenait le seul point qui lui manquait, fut également une formalité. Nous étions soulagés de voir que sa rédaction parfois elliptique ne leur avait pas posé problème. La quasi-intégralité de l’entretien fut donc consacrée à  la copie de Savinien : ce dernier n’a rendu que du brouillon, mais quel brouillon ! Onze pages romancées o๠l’auteur nous fait part de ses réflexions et hésitations successives. Heureusement, le sommaire qu’il avait inséré en dernière page nous permet de montrer au jury les passages-clés, dont la longueur n’excède pas trois pages, o๠se trouvent tous les arguments nécessaires pour obtenir une note parfaite. Pour les deux autres problèmes, il nous fallut au total quatre minutes, le temps de trouver les feuilles de résultats, les remplir et les signer : Joachim obtient un point sur le 2, et c’est tout.

L’épreuve se termine sur le coup de 13h30. Joachim pense avoir trouvé le 4 (de la géométrie sur des paraboles), Yakob le 5. Sur cet exercice de combinatoire (découper un carré de manière plus ou moins tordue, un topos récurrent), plusieurs élèves pensent avoir des preuves “plus ou moins complètes”, mais ça, c’est à  vérifier à  la lecture des copies… Le 6 était également géométrique, et personne ne pense y avoir trouvé de résultat important. La récompense à  la cantine est un dessert spécial : un gà¢teau de pà¢tes bouillies, le dessus étant carbonisé, collées dans une sorte de fromage sucré sans trop de goà»t (les Italiens ont fini leur assiette, c’est absolument sidérant – on les aurait plutà´t vus ainsi https://www.youtube.com/watch?v=fNT4yUlw59M ).

Comme la veille, l’après-midi est libre. Jean-Louis et moi recevons les copies vers 17h. Une paire d’heures nous suffit pour en faire le tour et savoir quels points nous défendrons demain. Si vous pensez que 18 copies pour deux personnes, c’est bien trop peu, envoyez-nous les và´tres :

Dimanche 26 février

La séance de coordination commence à  9h30. Le problème 4 est vite expédié : Joachim obtient 7 points pour une solution en géométrie analytique pleine de longs calculs, mais remarquablement menés par son auteur. Martin obtient 2 points pour un lemme intermédiaire. Puis nous avons une longue pause jusqu’à  midi, o๠le cas du 6 est malheureusement vite réglé, sans le moindre point pour notre équipe. Sur le 5, tout le monde a 1 point pour une observation assez simple, et Yakob en reçoit 7 pour sa solution complète. C’est dommage, plusieurs élèves n’étaient pas loin de petits résultats partiels généreusement rétribués généreusement par le barème, et Arthur avait une idée menant en réalité à  la solution, mais qu’il n’a ni exploitée, ni même écrite – ce qui aurait pu rapporter gros… Tant pis, c’est une bonne leçon pour la prochaine compétition ! En effet, on n’est jamais pénalisé pour toutes les remarques qu’on peut glisser dans sa copie, et certaines permettent de rentabiliser largement le prix de l’encre. Sur les deux jours, Gaà«l obtient ainsi 3 points, Yakob 11 points, Savinien et Arthur 8 points, Martin 4 points et Joachim 15 points. Les résultats sont disponibles ici : http://rmms.lbi.ro/rmm2017/index.php?id=results_math .

Nous profitons d’un très bon déjeuner-buffet au lycée, loin du poulet et des patates de la cantine de l’université. La réunion des leaders qui suit nous permet de fixer les barres de médailles : 32 points (sur 42) pour l’or, 24 pour l’argent et 18 pour le bronze. C’est malheureusement trop haut pour nous, et nous repartirons avec quatre mentions honorables, pour Yakob, Savinien, Arthur et Joachim qui ont chacun résolu un exercice complet. Nos six champions n’ont pas démérité, mais nous terminons avant-derniers au classement par équipes, devant la Slovénie. Le podium est constitué dans l’ordre de la Corée du Sud, du Royaume-Uni et de la Chine. Les pays devant sont pour la plupart des ténors de l’olympiade internationale, donc ce résultat n’est en rien surprenant, mais gageons qu’il piquera la fierté de nos élèves et qu’ils n’en auront que plus de motivation pour se qualifier à  l’OIM et tenter d’y quérir un beau métal – facile à  dire, mais pas impossible à  faire (on me glisse dans l’oreillette que des personnes ayant eu très peu de points à  cette compétition ont touché de l’argent et du bronze quelques mois après, comme quoi…).

Il est déjà  l’heure de la cérémonie de clà´ture. Dans le hall du lycée, les équipes reçoivent leur diplà´me de participation sur la scène, les médaillés défilent du bronze à  l’or, entre deux discours d’officiels dans un anglais plus ou moins compréhensible.

Guillaume CONCHON–KERJAN

28e congrès MATh.en.JEANS

Le 28e congrès MATh.en.JEANS réunira élèves, étudiant.e.s, enseignant.e.s et chercheur.e.s de nos ateliers de l’année scolaire 2016-2017. Les participant.e.s viendront de toute la France et d’ailleurs pour présenter leurs recherches de l’année. Plus de 3 500 personnes se rencontreront sur 6 sites en France et 5 sites à  l’étranger :

  • Arras : 13 au 15 mars 2017 ESPE Lille-Nord et Université d’Artois
  • Grenoble : 23 au 25 mars 2017 Université de Grenoble, Campus Saint-Martin-d’Hères
  • Marseille : 23 au 25 mars 2017 Aix-Marseille Université, Campus Saint-Charles
  • Paris : 24 au 26 mars 2017 Télécom ParisTech, Site Barrault
  • Pau : 24 au 26 mars 2017 Université de Pau, Faculté de Droit Economie et Gestion
  • Nantes : 31 mars et 1er avril 2017 Université de Nantes, Faculté des Sciences et Techniques
  • Abu Dhabi : 15 au 17 mars 2017 Lycée Louis Massignon et Université Paris-Sorbonne Abu Dhabi
  • Montréal : 30 mars au 1er avril 2017 Université de Montréal
  • Dà¼sseldorf-Essen : 03 au 06 avril 2017 Lycée français de Dà¼sseldorf et Université d’Essen
  • Cluj-Napoca : 07 et 08 avril 2017 Colegiul National Emil Racovita et Université BabeÈ™-Bolyai
  • Liège : 28 au 30 avril 2017 Université de Liège, Campus du Sart Tilman

Les ateliers MATh.en.JEANS permettent à  des jeunes, entre 10 et 20 ans, de s’initier à  la recherche mathématique pendant une année scolaire, sur la base du volontariat (pas de sélection). Aux congrès, les élèves présentent le fruit de leurs recherches sous forme d’exposés en amphithéà¢tre, et animent des stands sur le forum. Ces rassemblements sont également l’occasion de découvrir le métier de chercheur.e. Chaque jour, se tient une conférence d’un.e scientifique reconnu.e et adaptée au niveau des élèves.

à€ propos de l’association MATh.en.JEANS

Lauréate de l’initiative présidentielle « La France s’engage » (en juin 2015) et agréée par l’Education Nationale, l’association MATh.en.JEANS impulse et coordonne des ateliers de recherche qui fonctionnent en milieu scolaire, de l’école primaire jusqu’à  l’université, et qui reconstituent en modèle réduit la vie d’un laboratoire de mathématiques.

Plus d’informations : www.mathenjeans.fr/Congres2017

Lancement de Mathmosphère

Inscriptions ici : https://animath.fun-campus.fr/

Mathmosphère est un club virtuel de mathématiques. C’est un projet de l’association Animath, association pour l’animation mathématique. Dans un premier temps, il a pour objectif de proposer un contenu mathématiques extrascolaire capable d’intéresser tout élève français ou francophone en classe de troisième ou seconde, curieux et motivé par la découverte des mathématiques au-delà  du cadre scolaire.

Il s’adresse tout particulièrement aux jeunes qui sont isolés, soit par leur localisation géographique, soit par leur origine sociale (à  titre indicatif, il existe en France plus de 10000 établissements scolaires ; dans la très grande majorité d’entre eux, les élèves intéressés par les mathématiques se sentent très isolés, et ne bénéficient d’aucun soutien).

Concrètement, le club se propose de publier toutes les deux semaines une séance : cours et exercices sur une plateforme dédiée, fournie par le GIP FUN-MOOC. Les cours virtuels se rapprochent du concept de MOOC par son format mais s’en différencient par ses caractéristiques et ses objectifs. Chaque cours est constitué d’une seule séance, ou exceptionnellement deux ou trois, et est indépendant des autres et doit pouvoir être suivi et compris en une heure par l’élève chez lui. Le cours est composé d’une grande partie textuelle, enrichie par la présence de vidéos, exercices et forums, qui permettent la mise en activité immédiate des élèves et sont utilisés comme des outils pour améliorer leur compréhension (notamment, nous ne cherchons aucune forme d’évaluation). à€ chaque fois, un TD à  difficulté progressive, dont certaines questions demandant beaucoup de réflexions, est proposé pour amener à  des discussions et une résolution collective ; dans l’idéal, cela se ferait par des clubs d’élèves dans chaque établissement, de préférence avec l’accompagnement d’un professeur de mathématiques. Le projet est aussi ouvert à  toute initiative de ces derniers, les professeurs, pour utiliser le contenu de la plateforme et le proposer à  leur manière, par exemple pour un club de mathématique.

De manière régulière, des stages sont proposés pendant les vacances : les élèves s’inscrivent pour suivre, pendant une période d’une semaine, une série de plusieurs séances.

Les cours proposés n’ont pas de domaine mathématique préférentiel. Nous visons toutefois à  proposer des cours différents de ceux du programme scolaire, accessibles au public visé, ludiques et interactifs si cela est au profit de la compréhension, ayant chacun un objectif précis (comme résoudre tel problème) et le cours doit être utile dans le sens o๠l’on doit pouvoir proposer un grand nombre d’exercices à  l’élève qu’il peut résoudre grà¢ce à  ce qu’il a appris dans le cours. à€ propos de ce dernier point, il ne s’agit donc en aucun cas de présenter vaguement un domaine récent de la recherche, présentation déjà  facilement trouvable sur internet, mais bien de proposer des théories du niveau de l’élève et qu’il peut utiliser pour résoudre des problèmes qu’il peut comprendre voire se poser lui-même. En somme, on peut voir le contenu abordé comme ce qu’on aurait pu mettre dans le programme scolaire si l’on avait eu plus de temps à  accorder aux élèves.

Triste nouvelle : disparition de Jean Brette

Jean Brette est décédé le jeudi 9 février. Il était un des maîtres à  penser de la vulgarisation mathématique en France. Il avait montré la voie au Palais de la découverte dont il fut longtemps le directeur du département de mathématiques, mais aussi par ses nombreuses conférences un peu partout en France.

Outre son animation des mathématiques au Palais de la découverte, il avait participé à  de très nombreuses initiatives de popularisation des mathématiques, entre autres :

 d’innombrables conférences, comme : celle-ci, ou celle-ci, ou encore celle-la… Il appelait parfois ses conférences « promenades mathématiques » et ce nom nous avait inspirés lorsque nous avions créé le projet « Promenades mathématiques » avec la Société mathématique de France.

 L’exposition «Â Des maths partout  » réalisée par SCube :

 c’est lui qui avait invité le mathématicien Serge Lang à  donner une conférence « grand public » au Palais de la découverte, ce qui avait déclenché l’écriture du livre de Lang « The Beauty of doing Mathematics – Three Public Dialogues ».

Il avait été lauréat du prix d’Alembert de la société mathématique de France en 2002 avec Catherine Goldstein, Mireille Chaleyat-Maurel et Gérard Tronel.

Nous lui avions rendu hommage lors du Salon de la culture et des jeux mathématiques en 2005.

Votez pour les journées Filles et maths : une…

Les journées Filles et maths : une équation lumineuse ont besoin de vos votes pour obtenir le prix qui récompense la meilleure initiative. Vous n’avez pas besoin de vous inscrire pour voter, il suffit de cliquer ici (http://www.familles-enfance-droitsdesfemmes.gouv.fr/initiative/filles-et-maths-une-equation-lumineuse-2/#JeVotePour)

Il suffit de cliquer sur «Votez pour cette initiative ! », puis de confirmer. Même pas besoin de s’inscrire.

Stage olympique marocain (Rabat, 31 janvier – 4 février 2017)

Mardi 31 janvier

De bon matin (de mémoire de Marocain, toutefois, cet hiver est d’une rare cruauté), les neuf encadrants, dont moi-même, se sont donné rendez-vous pour une réunion préparatoire en ville, les élèves devant arriver dans l’après-midi. Auparavant, j’ai pu visiter un peu Casablanca et Rabat avec Amine Natik, membre de Math&Maroc, qui m’accueille généreusement.


*L’Atlantique sous un soleil d’hiver, c’est facilement à  18°C… *

Nous bénéficions de la présence de M. Stitou, responsable du pà´le Excellence au Ministère de l’Education, pour discuter des perspectives de développement pour les olympiades mathématiques au Maroc : c’est toute une culture à  créer…

* Remise d’une médaille à  l’effigie d’Henri Poincaré à  M. Stitou… le sourire était sur la photo non prise *

Ensuite, autour de Mohammed Berraho, chef de la préparation, nous regardons les tests précédents et les résultats, pour savoir comment calibrer ceux du stage. Il faut dire qu’entre les deux épreuves de 4h30 jeudi et vendredi et les nombreux cours le reste du temps, les élèves auront une expérience brève mais intense !
Composer un planning n’était pas une mince affaire, puisqu’il restait seulement le mercredi et les deux après-midis suivants pour faire cours. La combinatoire étant une priorité pour ce stage – après tout, ils s’étaient attaché les services d’un mercenaire étranger à  grand frais en lui offrant le voyage, j’ai obtenu la moitié des cours du mercredi… soit deux séances de 2h. Intense, a-t-on dit. De plus, puisque je ne corrigerai pas de copies pour des raisons linguistiques (l’universalité des mathématiques ne permet pas automatiquement de lire Al-Kashi en langue originale, hélas), je récupère les séances en début d’après-midi jeudi et vendredi. Et, histoire d’en remettre une couche, on me confiera les élèves dès après le dîner de ce soir, pour un dessert combinatoire.
Ils devraient être une vingtaine, en “2e année Bac” [mais passeront leur Bac pour la première fois, c’est l’équivalent d’une Terminale], survivants des sélections successives depuis leur premier stage en avril dernier. Celui qui se déroule ces jours-ci, par ses effectifs, son planning et son mode de fonctionnement, sera sans doute bien différent de ce que nous connaissons en Gaule, et je m’appliquerai à  en remarquer tous les détails.


* On travaille dur sur les sujets : quatre exercices retenus, c’est parfois des dizaines de testés et abandonnés… *

Après une friture aux fruits de mer à  un tarif fort réduit, nous nous remettons (poussivement) au travail, avant de migrer vers le Centre de Formations et de Rencontres Nationales, sis au coeur du quartier Takkadoum. Plus prosaà¯quement, loin de la mer.

* Rabat-jour… *

* Rabat-nuit. Bien agréable, ce CFRN. *

La rencontre avec les élèves a lieu une fois le dîner terminé : après un grand soleil toute la journée, c’est sous la lumière des néons que tombe la pluie de traditionnels stylos Animath et autres DVDs Dimensions/Chaos [une petite merveille de vulgarisation sur la découverte de la quatrième dimension et les systèmes dynamiques, pour qui aurait échappé au raz-de-marée d’il y a quelques années]. Les festivités continuent avec quelques rappels sur le principe de l’extremum, la récurrence, le principe des tiroirs et les invariants. Il y a du pain sur la planche si on veut abattre des exercices des listes courtes des olympiades internationales des années précédentes (parmi lesquels sont choisis ceux de l’épreuve), mais les troupes sont prêtes au combat.

* “Alors, voyez, on enferme délicatement un entier naturel dans chaque case de la grille infinie…” *

* “Franchement, vous croyez, vous, qu’il peut y avoir deux valeurs différentes si chacun est supérieur à  la moyenne de ses quatre voisins ?” *

La pause nocturne est décidée vers dix heures du soir. Je discute un peu avec les élèves, puis je monte dans ma chambre, o๠il fait légèrement frais, et les trois couvertures témoignent autant de la chaleur de l’accueil que de la frilosité de mes hà´tes. Après quelques minutes de bruit, tout le monde s’est endormi – un stage décidément pas comme les autres.

Mercredi 1er février
On se lève tà´t + une heure (les Marocains ont fait leur choix horaire entre la Grande-Bretagne et la vraie, prenons-en bonne note) pour continuer sur la lancée de la veille. Après quelques exercices simples, nous terrassons un premier problème de ces fameuses listes courtes. La récompense qui suit n’est pas ingrate, même lorsqu’on a l’habitude des boulangeries françaises.

* Merci aux autres enseignants de m’en avoir laissé un peu… *

Iliass, qui étudie lui aussi en France, leur montre ensuite avec brio que les polynà´mes cyclotomiques ont un joli nom à  raison, et que les usages des polynà´mes de Tchebitcheff sont presque aussi variés que les orthographes admissibles du nom de ce brave monsieur. La séquence d’algèbre se termine par un bon déjeuner. Je ne parle pas encore couramment arabe, malgré les efforts de mes collègues, mais il me semble que dans le long poème de la gastronomie marocaine, “végétarien” rime avec “plantureux”.

* “Salade de flore, j’adore, j’adore, j’adore…” D’après les connaisseurs, les oeufs et le saucisson de dinde ne comptent pas. *

La leçon de géométrie post-prandiale par MM. Achak et Ibaoui me permet de constater que si la préparation marocaine est en général moins développée que son analogue française, elle n’a rien à  lui envier dans ce domaine.
Pour terminer ma journée, rien ne vaut une nouvelle séance avec les jeunes – chaque année, ils ont un an de moins, rendez-vous compte – o๠nous terminons le chapitre de stratégies de “base” (tout comme dans les mathématiques “élémentaires”, on y peut trouver des raisonnements extrêmement complexes) et entamons la géométrie combinatoire. Je suis heureux de voir qu’un certain nombre d’entre eux ont su résoudre a une petite énigme posée la veille, et que l’élève envoyé au tableau, constatant que sa solution était erronée, improvise habilement pour la corriger. Et vous, sauriez-vous prouver qu’un ensemble E de points du plan contenant au moins un point, et tel que tout point de E est le milieu d’un segment reliant deux autres points de E, est nécessairement infini ? Pour ma part, je passe à  la poésie de Shakespeare : “The proof is left to the reader”.
Le cours à  peine terminé, mon bureau est pris d’assaut… eh oui, il y a test demain, et il est l’heure de la météo. Je botte en touche dans un trait d’humour et me glisse jusqu’au tajine de dinde aux olives qui récompense le labeur du jour.
“Leà¯la saida !” comme on dit chez nous, et à  demain !

Jeudi 2 février

Sur le coup de 8h36 commence le premier test. Durant 4h30 – format type IMO oblige, les élèves sont aux prises avec quatre exercices au lieu de trois, car nous voulons les évaluer dans les quatre domaines : algèbre, arithmétique, géométrie… et combinatoire. Après de longues discussions mardi, nous avions opté pour un exercice de géométrie abordable vu le bon niveau des élèves, un moyen en algèbre – un exercice de suites numériques o๠il suffit d’enchaîner quelques manipulations élémentaires, sans outil sophistiqué, un difficile d’arithmétique, sorti du chapeau d’Amine, et un facile de géométrie combinatoire… mais utilisant des outils vus la veille, tels que la récurrence combinée au principe de l’extremum, et l’enveloppe convexe. Une bonne occasion de voir qui avait su se familiariser rapidement à  ces nouvelles techniques.
Laissant donc les forçats volontaires à  leurs travaux herculéens – quatre en un jour c’est beaucoup déjà  – sous bonne garde, M. Berraho et Abderrahmane Achak nous emmènent Iliass et moi faire une visite de la capitale. Celle-ci se situe sur la rive sud du fleuve Bouregreg. Qui pourrait se douter qu’un fleuve aux airs de rivière large d’à  peine cinquante mètres aurait pu creuser une immense vallée d’une centaine de mètres de profondeur, et dont la largeur peut atteindre plusieurs kilomètres, dans une terre certes friable car riche en argile ? Nous roulons donc d’est en ouest, jusqu’à  atteindre la kasbah des Oudayas, qui fait front à  la mer. Au nord, par delà  l’embouchure, se situe Salé, dont la population est plus importante que celle de Rabat, et qui lui sert d’immense ville-dortoir.
Après une promenade dans les ruelles de la medina, o๠se situent de nombreux commerces plus ou moins traditionnels et moins ou plus touristiques, nous montons jusqu’à  la kasbah, enceinte fortifiée sur un roc, et dont les habitations ont un style portugais hérité de la colonisation du quinzième siècle ( «Â en tout cas, ça doit être par là Â  » précise un de nos deux guides), reconnaissable à  ses charmantes habitations bleues et blanches et dont les allées pentues sont parsemées de volées de marches.

* 10h30, c’est un peu tà´t pour ouvrir les commerces, non ? *

* Les jardins de la kasbah… *

* …et ses petites ruelles *

* Au café maure avec Iliass et M. Berraho. [credits : Abderrahmane Achak Professionnal Pictures] *

* Le TFJM^2 à  la conquête de Rabat… *

* … en porte-à -porte par-delà  les Colonnes d’Hercule ! *

Tout en haut, sur le promontoire, on peut admirer l’Atlantique, qui malgré sa majesté et surtout sa température séduisante – 18°C a-t-on dit, c’est pas beau ? – n’attire que quelques surfeurs.

* La mer, au fond, Salé… le ministère de la culture a interdit les jeux de mots à  ce sujet. *

Nous reprenons la voiture jusqu’au quartier des potiers plus en arrière, dans la plaine entre les deux grandes villes. Nous sommes parmi les rares touristes à  venir voir à  l’Å“uvre nombre d’artisans, de ceux qui moulent les vases à  ceux qui les décorent, en passant par les carreleurs ou les tresseurs de rotin.

* La jambe droite fait tourner une pédale qui entraîne l’axe à  une vitesse contrà´lée par l’artisan… malin. *

* Maison pour pigeons. *

Nous rentrons pile à  l’heure du déjeuner, et faisons connaissance avec un sympathique comité d’accueil, composé de quatre poulets et d’innombrables olives.

* Le poulet à  huit pattes, un plat typique. *

Une courte sieste bien méritée est interrompue par le cours quotidien de combinatoire. Au programme, un problème russe et un exercice tombé à  l’olympiade internationale. Pas commodes, mais l’effet du repas se fait sentir… et peut-être un peu celui du test ?
En effet, les copies de nos aspirants demi-dieux nous rappellent qu’au pied de l’Atlas se situe le jardin désespéride. L’épreuve était plus difficile que prévue, la combinatoire et l’algèbre surtout ont fait des dégà¢ts importants. Je suis tout de même content de découvrir trois solutions impeccables au problème que j’avais proposé. Après un dernier cours et une correction du test coupée par le dîner (une bonne soupe aux légumes, pois chiches et fruits secs suivie d’un petit plat de viande, les soirées ici sont modestes), les élèves partent au lit tandis que nous finalisons l’énoncé du test du lendemain : surprise…

Vendredi 3 février
Rebelote aujourd’hui, donc, avec une épreuve supposément plus facile. Enfin, c’est toujours ce qu’on dit lorsqu’on a cherché des exercices avec un Å“il sur les solutions «Â pour aller vite et pour n’en oublier aucune  ». L’algèbre est un exercice sur des polynà´mes relativement abordable (mais pas simple pour autant), l’arithmétique, un problème bien plus aisé que celui de la veille, sachant qu’on leur a rappelé en cours quelques propriétés qui pourraient être utiles… Connaissez-vous par exemple le «Â Lemme des restes chinois  »Â ? La légende raconte qu’après une terrible bataille, un général chinois aurait demandé à  son armée de former des rangs de 2, puis 3, puis 5, puis selon les nombres premiers suivants, en comptant le nombre de soldats manquants pour compléter le dernier rang, pour évaluer le nombre d’hommes qui lui restaient. Aujourd’hui encore, il arrive que des élèves [aucun nom ne sera cité] croient qu’il s’agit du «Â Lemme des restaus chinois  » car il donnerait une méthode pour compter les grains de riz. Les hasards heureux de la transmission orale… Pour la combinatoire, un problème avec un monovariant, technique vue plusieurs fois en cours : pour moi aussi, c’est un peu un test ! Enfin, la géométrie sera très difficile, les géomètres ayant bénéficié hier d’un exercice très abordable.

* Les élèves surveillés par le vigilant M. Hassan. *

* De quel exercice s’agit-il ?… *

Nous partons visiter la Chellah, l’ancienne ville romaine qui donna son nom à  Salé, dans le Nord-Est de Rabat. Derrière une imposante muraille médiévale, on y trouve un jardin anglais, qui descend jusqu’aux ruines antiques et médiévales. Les restes d’un mausolée d’une reine mérinide du treizième siècle sont désormais un luxueux domicile pour nombre de cigognes et de chats.

* … *

* Le mausolée aux cigognes. *

* Monsieur de Cigognac vous salue bien ! *

* Dans la salle de prière. *

* Une cloche dans une ancienne mosquée. *

* Les chats marocains observent une petite distance de sécurité. Les automobilistes aussi. *

Sur le chemin du retour, nous faisons un petit détour par un café, o๠nous retrouvons M. Achak et… le team leader de l’équipe marocaine au MYMC 2016, o๠j’encadrais les français. Cet effet petit-monde est le bienvenu, et c’est de bonne humeur que nous passons à  table. Et vendredi, c’est couscous !

* Le jeu des sept légumes (on a compté). *

La montagne suivante est un exercice d’olympiades internationales pour le dernier cours de combinatoire (déjà  !). Une fois celle-ci abattue, les élèves se détendent tandis que j’attaque le troisième col de la journée : la correction des copies de combinatoire. Pour comprendre les six en arabe, je pédale un peu dans la semoule, notamment lorsqu’il n’y a pas de dessin. Avec MM. Essanhaji et Jamal, nous venons à  bout du paquet et des raisonnements les plus alambiqués des candidats.
Après le dîner a lieu le solennel mot des professeurs devant les élèves, l’annonce des sélectionnés pour le dernier stage début avril, puis une discussion pour connaître les thèmes qu’ils voudraient en priorité travailler et faire part de leurs conseils pour améliorer la préparation suivante – notamment l’amplitude du test de sélection.
Il nous reste encore une soirée et une matinée pour passer encore quelques bons moments mathématiques mais pas que, histoire d’adoucir une fin de stage toujours trop rapide…

Guillaume CONCHON–KERJAN

Calendrier des stages MathC2+ 2017

Le programme MathC2+, initié en 2011, poursuit son développement en 2016, avec l’arrivée de deux nouveaux partenaires, Google et la Fondation Natixis. La convention entre la Fondation Sciences Mathématiques de Paris et le Ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche a été renouvelée pour 3 ans en octobre 2014.

Le fin du mois de juin et le début du mois de juillet constituent une période de pointe pour ce dispositif puisque les stages s’organisent hors milieu scolaire pendant les périodes chà´mées ou les vacances.

Toutes les informations à  propos du programme MathC2 se trouvent sur notre site.

La carte des stages 2017

Afficher Stages MathC2+ 2017 sur une carte plus grande

Le calendrier des stages 2017

Académie Nom du stage Lieu et date du stage Contact Académique Contact Organisation
Versailles Préparation au concours général pour élèves de Terminale du 6/02/17 au 7/02/17 à  l’université Versailles-Saint-Quentin Pierre Michalak Anne Allard, Joà«lle Deat, Yann Egly, Catherine Gufflet, Anne Menant, Evelyne Roudneff, Joffrey Zolnet
Montpellier Stage pour élèves de Quatrième et de Troisième du 6/02/17 au 8/02/17 à  l’université de Montpellier Patrick Brandebourg Patrick Brandebourg, Gilles Halbout
Créteil Stage Maths et Jeux pour élèves de Première et Terminale du 13/02/17 au 17/02/17 à  l’institut Henri Poincaré Richard Breheret François Gaudel
La Réunion Stage “Geek” pour élèves de la Quatrième à  la Première le 14/03/17 au lycée Bellepierre de Saint-Denis Patrick Courtin, David Michel David Michel
La Réunion Stage pour élèves de la Quatrième à  la Première du 15/03/17 au 16/03/17 au lycée Saint-Charles de Saint-Pierre de La Réunion Patrick Courtin, David Michel David Michel
La Réunion Stage pour élèves de la Quatrième à  la Première le 16/03/17 au lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis Patrick Courtin, David Michel David Michel
Versailles Stage pour élèves de Seconde du 3/04/17 au 4/04/17 à  l’université Versailles-Saint-Quentin Pierre Michalak Anne Allard, Joà«lle Deat, Yann Egly, Catherine Gufflet, Anne Menant, Evelyne Roudneff, Joffrey Zolnet
Montpellier Stage pour élèves de Première S du 3/04/17 au 5/04/17 à  l’université de Montpellier Patrick Brandebourg Alain Hoffmann, Anne-Marie Castle, Nicolas Saby
La Réunion Stage pour élèves de la Troisième à  la Première le 11/05/17 à  l’université de la Réunion, Campus du Moufia Patrick Courtin, David Michel David Michel
Nice Stage pour élèves de Seconde 8/06/17 et 9/06/17 au laboratoire Jean Dieudonné de l’université de Nice Sophia Antipolis Pierre Mari Philippe Maisonobe
Lille Faire des maths autrement 12, 13, 15 et 16 juin à  l’IST de Valenciennes Michel Gouy, Régis Leclercq François Goichot
Paris Stage pour élèves de Seconde du 13/06/17 au 15/06/17 à  l’UFR de mathématiques de l’université Paris Diderot Karim Zayana, Clarisse Fiol Karim Zayana, Clarisse Fiol
Rennes Stage pour élèves de Seconde du 14/06/17 au 16/06/17 à  l’Ecole normale supérieure de Rennes Gilles Patry Rozenn Texier-Picard
Caen Stage pour élèves de Seconde au LMNO du 14/06/17 au 17/06/17 à  l’université de Caen Pascale Louvrier Emmanuelle Feaux De Lacroix, Eric Reyssat
Clermont-Ferrand Stage pour élèves de collège du 18/06/17 au 23/06/17 à  l’université Blaise Pascal Jean-Jacques Seitz Thierry Lambre
Clermont-Ferrand Stage pour élèves de Seconde du 18/06/17 au 23/06/17 à  l’université Blaise Pascal Jean-Jacques Seitz Thierry Lambre
Caen Stage pour élèves de Seconde au LMNO du 19/06/17 au 21/06/17 à  l’université de Caen Pascale Louvrier Emmanuelle Feaux De Lacroix, Eric Reyssat
Lille Stage pour élèves de Seconde du 19/06/17 au 23/06/17 à  l’UFR de mathématiques de l’université de Lille 1 Michel Gouy Valerio Vassallo
Orléans Stage pour élèves de Seconde du 19/06/17 au 24/06/17 au Centre Galois Alain Vesin Philippe Grillot, Olivier Morand
Créteil Stage pour élèves entrant en Première S du 19/06/17 au 30/06/17 sur le campus de Bobigny de l’université Paris 13 Richard Breheret François Gaudel
Nice Stage pour élèves de Seconde du 20/06/17 au 23/06/17 à  l’INRIA de Sofia Antipolis Pierre Mari Martine Olivi, Marie-Christine Bonnard
Orléans Stage pour élèves de Seconde du 26/06/17 au 1/07/17 au Centre Galois Alain Vesin Philippe Grillot, Olivier Morand
Grenoble Stage pour élèves de Seconde 27/06/17 et 28/06/17 chez Inria et à  l’université Grenoble Alpes Martine Jacquin Martine Jacquin, Sandrine Picarde
Nantes Stages pour élèves de Quatrième du 28/06/17 au 30/06/17 à  l’IUT de la Roche-sur-Yon Christophe Capdevielle Stephane Percot
Toulouse Jeunes Talents Mathématiques 2017 du 2/07/17 au 6/07/17 à  l’université Paul Sabatier Martine Raynal Jean Aymes, Vincent Guedj, Xavier Buff
Reims Stage pour élèves de Première S du 3/07/17 au 7/07/17 à  l’université de Reims Stephanie Bodin, Regis Queruel Michel Pevzner, Laurent Di Menza
Aix-Marseille Stage pour élèves de Seconde du 3/07/17 au 7/07/17 au CIRM à  Luminy Françoise Fliche Françoise Fliche, Olivia Barbarroux
Vice Rectorat de Nouvelle Calédonie Stage pour élèves de Seconde du 10/10/17 au 13/10/17 Michelle Roire Caroline Guillard, Jean-Claude Lindauer, Jean-Louis Magand
Corse Stage pour élèves de Seconde ou Première S Stage reporté – à  l’université de Corse à  Corte Jean-Dominique Coggia Jean-Dominique Coggia, Paul-Antoine Bisgambiglia