Journée “Filles et maths : une équation lumineuse” à Versailles le 21 mai

Une Journée “Filles et maths : une équation lumineuse” est organisée le mardi 21 mai 2019 de 9h à 17h à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Cette journée est destinée aux jeunes filles volontaires scolarisées en classe de troisième et seconde.

Programme de la Journée

Pour aider ces jeunes filles à élargir ou enrichir leur vision d’une carrière scientifique, nous leur proposons au cours de cette journée de :
• découvrir des mathématiques contemporaines lors d’une conférence donnée par une mathématicienne ;
• rencontrer de manière informelle des femmes scientifiques, doctorantes, mathématiciennes jeunes et moins jeunes, femmes ingénieures, etc. ;
• montrer les débouchés très divers après des études de mathématiques et des métiers scientifiques ;
• présenter une pièce de théâtre interactive, Dérivée, relatant le parcours d’une élève de Terminale S au lycée, dans sa famille, avec ses copains/copines, dans ses réflexions à propos de son orientation, etc.

Voir le programme de la Journée “Filles et Maths, une équation lumineuse”

Inscriptions

Les préinscriptions sont ouvertes :

si vous êtes un·e enseignant·e et que vous souhaitez préinscrire un groupe d’élèves de 3e et 2de, veuillez remplir ce formulaire de préinscription collective ;

si vous êtes une élève de 3e ou 2de et que vous souhaitez vous préinscrire, veuillez remplir ce formulaire de préinscription individuelle.

Télécharger la convention à remettre à votre arrivée à la Journée

Pour plus d’informations sur nos projets Filles & Maths, veuillez consulter le site Filles & Maths.

Organisateurs

Journée organisée par :

           

        

Avec le soutien de :

                

 

Pourquoi créer des clubs lycéens de mathématiques périscolaires en Afrique subsaharienne ?

L’Afrique a un besoin urgent de former des cadres scientifiques aptes à s’adapter à la nouvelle économie largement fondée sur le numérique, les communications, les innovations et les capacités à adapter les découvertes en sciences et technologies aux besoins locaux de développement.  Si cela ne se réalise pas elle accusera son retard dans ces domaines nécessaires à son développement. Dans ce cadre les mathématiques et l’informatique jouent un rôle important, même si d’autres domaines doivent aussi être pris en considération tant en sciences exactes qu’en sciences humaines.

Or l’enseignement de mathématiques en Afrique souffre de plusieurs difficultés qui ne lui sont d’ailleurs pas strictement propres :

  • La formation de base en mathématiques des enseignants d’école, de collège et de lycée est souvent largement insuffisante. Selon plusieurs sources, dans certains pays moins de 10% de ces enseignants ont en mathématiques ou en informatique une formation de base suffisante pour faire leurs propres enseignements. Beaucoup d’entre eux ne connaissent pas vraiment l’utilité et la place des mathématiques dans la société.  De plus la faiblesse des salaires des enseignants fait que ceux qui réussissent à faire de bonnes études de maths (pas forcément à un niveau très élevé) trouveront de bien meilleures rémunérations que dans l’enseignement.
  • En conséquence les cours de maths sont trop souvent enseignés de manière très dogmatique, avec parfois un manque de rigueur que bien sûr peu d’élèves sont aptes à déceler, et la transmission de « formules » à appliquer avec plus ou moins de bonheur. Le doute et la découverte de la rigueur et de la beauté de démonstrations « élégantes » sont parfois remplacés par une nécessaire docilité dans l’apprentissage, ce qui est le contraire tant de l’attitude du chercheur que de l’esprit de l’innovation.
  • Une autre constatation est la faible proportion de filles qui s’orientent vers les études scientifiques et particulièrement les mathématiques. Or l’éducation des filles, et en conséquence la place des femmes à égalité avec les hommes, est un point essentiel de la construction de la démocratie et d’une démographie maîtrisée.
  • Plus généralement, le nombre de jeunes Africains se destinant aux études scientifiques et techniques est très insuffisant.

Or on constate que mis dans une situation qui favorise et valorise son inventivité, un ou une élève peut opérer un véritable déblocage dans son attitude de passivité devant les maths. L’idée principale étant alors de lui faire s’approprier les mathématiques qu’il découvre, certes avec l’aide de mathématiciens à la fois passionnés par leurs domaines et expérimentés dans cette relation avec les élèves. Les résultats sont souvent spectaculaires, comme le montre cet extrait de la lettre d’une élève congolaise exprimant son sentiment sur l’école d’été de 2016 d’un club Animath de Kinshasa :

« …. J’ai compris que les mathématiques sont aussi un langage où chaque phrase exprime une idée, annonce un résultat et formule une demande. J’ai compris qu’en mathématique avant de mémoriser une formule et la reproduire lors d’un exercice ou dans un contrôle, il faut déceler la logique qu’elle comporte. Celle-ci se trouve dans chaque donnée, théorème, formule que nous appliquons. Ce n’est qu’une fois cette logique imprégnée que les voiles tombent. La logique nous aide à bien comprendre les énoncés d’exercices. C’est par l’appropriation de cette logique, par la compréhension des mathématiques comme un langage que nous serons à même de donner corps aux théorèmes, axiomes  et principes…. »

Conscients de ces problèmes plusieurs mathématiciens ont créé en France il y a une vingtaine d’années l’association Animath, pour rendre les maths plus attractives auprès des élèves de collèges et de lycées. Il s’agit alors de faire travailler les lycéens en mini groupes de 4 à 6 sur des sujets non triviaux, demandant de la réflexion parfois longue mais toujours passionnante.

Plusieurs dimensions ont été données à l’action d’Animath et des associations du même type travaillant en relation avec Animath, Math.en.Jeans, Kangourou des maths, Filles et Maths, Concours Alkindi de codage, etc., toutes cherchant à intégrer une orientation recherche dans leurs activités et non à dispenser des rappels ou renforts de cours. Clubs de mathématiques de divers niveaux (il y en a plusieurs centaines maintenant en France), compétition entre équipes sur des sujets donnés à l’avance ou élaborés ensemble, travail en commun avec des chercheurs, conférences de vulgarisation, etc.

En 2010 en répondant à des sollicitations venant de pays étrangers, Animath a démarré une activité internationale, en aidant à l’implantation durable dans ces pays de clubs lycéens de mathématiques périscolaires, c’est-à-dire hors des cours classiques, destinés uniquement à des élèves motivés, et avec la participation de chercheurs mathématiciens locaux et français. Cela touche en particulier l’Afrique francophone subsaharienne.  Nous pensons que si ce qui démarre en collaboration avec les universités et lycées dans un pays donne naissance  à quelques clubs lycéens, et que ceux-ci essaiment ensuite plus largement, le pari de faire naître un intérêt plus grand pour les sciences et la technologie, tant pour les lycéens que pour les lycéennes, sera en voie d’être gagné.

Dans ce pari nous espérons favoriser le retour de compétences de la diaspora scientifique africaine installée en France.  Ce qui est déjà engagé par la présence  dans les équipes déjà constituée de trois mathématiciens d’origine africaine en poste dans des universités françaises. Par la suite il pourra être envisagé d’organiser un suivi pour les anciens des clubs lycéens devenus étudiants en mathématiques ou informatique et de les aider à poursuivre des études de haut niveau en organisant en Afrique même des sessions d’initiation à la recherche. .

Enfin, Animath étant en contact étroit avec les universités en France peut aussi servir de relais pour aider à développer les coopérations scientifiques franco-africaines en mathématiques et informatique, voire plus largement en sciences, et même au-delà.