Romanian Master of Mathematics 2016

La délégation française pour le RMM (Romanian Master of Mathematics) qui se déroule du 24 au 29 février 2016 à  Bucarest en Roumanie, est composée de :

 Henry Bambury, en Terminale au Lycée Saint-Louis-de-Gonzague (Paris) ;

 Félix Breton, en Terminale au Lycée Louis-le-Grand (Paris) ;

 Damien Galant, en Terminale à  l’Athénée provincial de La Louvière (Belgique) ;

 Adrien Lemercier, en Terminale au Lycée Janson-de-Sailly (Paris) ;

 Alexandre Thiault, en Terminale au Lycée du Parc (Lyon) ;

 Lucie Wang, en Terminale au Lycée Louis-le-Grand (Paris) ;

Jean-Louis Tu est chef de délégation, et Margaret Bilu chef de délégation adjoint.

Pour plus d’informations, voir le site officiel.

Sujets

Jour 0 : Arrivée en Roumanie

L’équipe se retrouve à  Chà¢telet sans trop de difficultés, à  part que Lucie arrive sans son sac à  dos (qui, bien entendu, contient sa carte d’identité…). Mais le problème est résolu rapidement, et, le RER B ne nous jouant aucun mauvais tour, nous arrivons tranquillement à  Roissy.

Après un passage à  la sécurité o๠Adrien manque d’oublier sa ceinture, nous embarquons dans un sympathique avion roumain, dans lequel Félix, Adrien et Henry réussissent à  convertir aux maths olympiques un passager voisin. A Bucarest, nous apprenons que nous logeons tous dans le même hà´tel (même si Lucie est exilée dans un bà¢timent voisin), juste à  cà´té du lieu o๠logeait l’équipe l’année dernière. C’est d’ailleurs dans la même cantine que l’année dernière que nous dégustons un repas riche en cornichons, tout en ne manquant pas de profiter de la passionnante émission sur l’Alaska retransmise en parallèle sur une multitude d’écrans, sans son et sous-titrée en roumain.

En soirée nous (les leaders) avons une première réunion pour découvrir les problèmes (mais je ne dirai rien!) pendant que les élèves ont quartier libre.

Jour 1

La matinée est bien chargée pour tout le monde: les élèves ont deux conférences de maths (qu’ils ont l’air d’avoir bien appréciées), pendant que les leaders continuent le travail sur les problèmes. Il s’agit maintenant de se mettre d’accord sur l’ordre et la formulation des problèmes, puis de les traduire dans toutes les langues. Pour les leaders, les réjouissances continuent même l’après-midi, alors que les élèves, accompagnés par leurs guides, vont faire un bowling, qui se transforme vite en randonnée à  travers Bucarest, si bien qu’ils arrivent juste à  temps pour l’heure de début ((très) théorique) de la cérémonie d’ouverture. En attendant que celle-ci commence, nous pouvons admirer une vingtaine de fois le diaporama des photos de l’année dernière, sur l’air très évocateur de “We are the champions”.

L’équipe de l’année dernière (en photo)…


…et celle de cette année (en vrai)!

Après quelques courts discours, les équipes (pour le RMM, mais aussi pour le RMP, l’analogue du RMM en physique) défilent pour se présenter et se faire prendre en photo.


Le dîner

Après notre deuxième dîner roumain (pendant lequel nous découvrons un dessert tout à  fait curieux), les élèves vont faire quelques petites emplettes au supermarché du coin afin d’être armés en calories pour les neuf heures d’épreuves qui les attendent… Pendant que j’écris ces lignes, j’espère bien qu’ils sont déjà  couchés, car demain c’est le grand jour!

Jour 2: première épreuve

Après le petit déjeuner, bien consistant pour certains, nous faisons, comme à  notre habitude, attendre longuement les guides avant d’enfin partir pour le centre d’examen, un lycée à  une vingtaine de minutes de marche de l’hà´tel. Les élèves y sont repartis dans six salles, selon leur numéro de participant.

Juste avant l’épreuve


Au programme: un problème de géométrie avec plusieurs solutions projectives, un problème de combinatoire très astucieux, ainsi qu’un problème de polynà´mes/arithmétique assez ardu également. Pendant que l’épreuve commence, les leaders se retrouvent dans une autre salle pour recevoir les éventuelles questions, dont le nombre est très variable selon les pays. Ensuite nous discutons les “marking schemes”, c’est-à -dire les barêmes indicatifs qui permettront de noter les copies. A l’issue de la réunion, nous retrouvons les élèves. Surprise: “ah bon, il y avait des solutions projectives pour le 1?” Félix et Lucie pensent avoir des solutions analytiques complètes. Damien dit en avoir commencé une, sans aboutir. Adrien a une solution plus ou moins projective à  base de coniques, dont le résumé nous interpelle… Plusieurs disent avoir la bonne borne pour le 2, mais tous ont passé beaucoup de temps sur la géométrie et n’ont pour cette raison pas pu chercher sérieusement le 2 ou le 3. Nous allons déjeuner en continuant à  en discuter. A la sortie du déjeuner, des Ukrainiens nous demandent des détails sur nos performances, et nous sommes rassurés d’apprendre qu’ils n’ont pas une avance si grande que cela sur nous. L’après-midi, les élèves vont jouer aux cartes avec la voisine chinoise de Lucie, pendant que les leaders, après une brève balade digestive, peuvent s’atteler aux corrections. Quatre élèves peuvent prétendre à  un point sur le 2, et sur le 3 l’équipe aura malheureusement 0. Quant au 1, il faudra attendre la coordination de demain pour en avoir le cÅ“ur net…

Le dîner dégénère pour une raison inconnue en une séance de lynchage de gobelets en plastique, qui inspire à  Félix une oeuvre d’art avant-gardiste.

Probablement intrigués par les bruits étranges venant de la table française, les Britanniques nous abordent et en profitent pour saluer leur compatriote Henry.

Jour 3: deuxième épreuve

La journée démarre avec une course contre la montre dans les ascenseurs de l’hà´tel pour restituer à  Félix ses chaussures, oubliées dans la chambre d’Adrien et Alexandre (je m’abstiendrai de toute tentative d’explication). Les Français honorent ainsi plus que jamais leur réputation en arrivant en dernier au centre d’examen.
Au programme d’aujourd’hui: un exercice de calcul numérique déguisé en inégalité, un problème de géométrie demandant un parachutage de haut niveau et un problème de combinatoire peu abordable.
Pendant que les élèves composent, les leaders se retrouvent pour répondre aux questions, puis les coordinations démarrent. En attendant que la table du problème 1 se libère, nous réussissons à  nous faufiler pour aller chercher notre sextuple zéro bien mérité au problème 3. Tout se passe bien pour le problème 1 également, à  part que nous avons eu une frayeur pour la solution d’Adrien, que les coordinateurs n’avaient, à  première vue, pas comprise. Pour le problème 2, Henry, Alexandre et Lucie obtiennent un point pour avoir deviné la réponse, et grà¢ce à  la bienveillance du coordinateur, nous réussissons même à  grappiller 2 points pour Adrien sur la base d’un vague croquis sur l’une de ses feuilles de brouillon.
Les élèves sortent assez déçus: seuls deux d’entre eux pensent avoir une solution complète pour le 4, et personne n’a d’idées pour les 5 et 6, comme on pouvait s’y attendre quand on en connaissait la difficulté. Après un rapide tour au buffet organisé dans le centre d’examen, nous retournons à  l’hà´tel, oà¹, contraints (ou non) par la météo peu plaisante, les élèves s’adonnent de nouveau à  leur sport favori, le jeu de cartes en chambre d’hà´tel, pendant que les leaders peuvent récupérer les copies dès 16h. La correction est finalement assez rapide, car nos élèves ont été, avec raison, peu bavards sur les exercices 5 et 6. Le soir, un petit banquet a lieu.

Jour 4: cérémonie de clà´ture

Jean-Louis et moi nous retrouvons de bonne heure pour aller au lycée o๠les coordinations ont lieu, car nous commençons avant 9h. Bonne surprise pour l’exercice 4: alors que nous avions un maigre espoir d’obtenir 1 point pour la copie d’Henry, le coordinateur, après discussion avec son collègue de la salle d’à  cà´té, nous accorde 4 points! A part cela, nous obtenons les scores attendus. Les résultats finals sont disponibles ici.
Nous passons le reste de la matinée et le début de l’après-midi à  attendre la réunion sur les barres des médailles: Les coordinations prennent beaucoup de temps, car, la Russie ayant proposé l’intégralité des problèmes du jour 2, les leaders russes doivent coordonner toutes les équipes roumaines (alors qu’ils avaient déjà  assez à  faire avec les coordinations de leur propre équipe…) Vers 14h, le moment de vérité arrive enfin: on nous montre le tableau des scores, sur lequel la difficulté des problèmes de cette année apparaît tout de suite clairement. Le meilleur a eu 29 sur 42, et les scores sont dans l’ensemble très rapprochés, avec beaucoup d’ex-aequo, qui rendent impossible une attribution des médailles conforme aux proportions traditionnelles. Finalement, même si cela récompense largement plus de la moitié des candidats, nous votons pour bronze à  13, argent à  17, et or à  23: Felix, Adrien et Lucie obtiennent donc chacun une médaille de bronze! A titre indicatif, les barres de l’année dernière étaient respectivement 22, 27 et 32. A la sortie de la réunion, il nous reste une heure pour manger avant le début de la cérémonie de clà´ture, donc nous allons dans un restaurant libanais du coin avec les leaders britannique, américain et chinois, et nous y sommes confrontés à  un délicat problème de calcul numérique au moment de payer. Nous arrivons presque en courant, et dix minutes en retard (mais tout de même avant les élèves de l’équipe française…) à  la cérémonie de clà´ture (qui n’avait pas encore commencé).

Voici quelques photos de la cérémonie: